Voyage à Marrakech en solo [23.01.24 : Jardin Majorelle & Excursion dans le désert d’Agafay]

Réveil à 7h30 ce matin et je constate qu’il fait encore nuit noire dehors. Je me prépare rapidement et au moment où je commence à descendre, je me retrouve nez à nez avec le gérant. Il me demande ce que j’ai prévu aujourd’hui et je lui explique à voix basse que je vais visiter le Jardin Majorelle à 8h30 et que je vais donc chercher un taxi. Il me conseille de me rendre sur la place Jemaa El Fna, à l’angle avec le café de France, car le matin il y a apparemment plusieurs taxis là-bas.
Me voilà partie à nouveau en direction de la place, et il ne faudra pas longtemps avant que je tombe sur quelques taxis. Je demande s’ils ont le compteur, mais rien n’y fait, j’essuie refus sur refus. J’avais lu que le tarif était de l’ordre de 40 à 50 dirhams pour aller là-bas, alors lorsque je propose 50, le chauffeur accepte tout de suite de me prendre.
Même de bonne heure, il y a de l’agitation dans le centre-ville et les rues sont toujours aussi bouchées.
Le trajet durera une quinzaine de minutes et je serai déposée à l’entrée de la rue qui mène au Jardin Majorelle.
La ruelle est magnifique avec ces grands palmiers et ces jolis appartements. C’est un tout autre visage de Marrakech, j’aime beaucoup.

Alors que j’arrive face au Jardin Majorelle, je reçois un message de mon guide pour l’excursion dans le désert, il me donne un point de rendez-vous situé à plus de 20 minutes de mon riad. Je lui réponds qu’il était pourtant convenu d’être récupérée et déposée à mon hébergement alors je ne comprends pas. Il me rétorque que mon riad n’est sûrement pas accessible en minibus car il est situé dans une petite rue. Il y a plein de parkings autour alors je demande à être récupérée plus près. Il ne lira pas ma réponse et ne me donnera pas non plus d’heure. Je reste donc dans le flou quant à cette activité.
J’avais un billet pour une entrée à 8h30 au Jardin Majorelle, qui est le tout premier créneau à cette période de l’année, et cela est normal car le soleil se lève à peine. Nous ne sommes que 5 dans la file d’attente qui ouvre pile à l’heure.
Il y a des gardiens tous les 10 mètres sur le chemin alors ne vous attendez pas à être seul dans ce grand jardin.
La balade débute le long d’une longue allée entourée de bambous et s’ouvre sur le mémorial d’Yves Saint Laurent.
Vous connaissez sûrement de nom le fameux Bleu Majorelle de la maison Yves Saint Laurent. L’histoire est simple : Jacques Majorelle a construit ce magnifique jardin bleuté en 1924, Yves Saint Laurent est venu le visiter plusieurs fois et l’a tellement aimé qu’il l’a acheté en 1980. Depuis, le Majorelle est souvent associé à Yves Saint Laurent.
On ne tardera pas à apercevoir de gros pylônes bleus qui font le bonheur des touristes. À cette heure-ci, il est facile de pouvoir faire des photos tranquillement, mais j’imagine bien qu’en pleine journée cela ne doit pas être la même.
Le soleil se lève à peine, la luminosité est donc magnifique.

Après la traversée d’un petit pont, on arrive face à la grande bâtisse bleue, le Musée des arts berbères. Cette visite ne m’intéresse pas, mais la maison est absolument sublime de l’extérieur.

Au fond, une jolie fontaine, elle aussi toute de bleu vêtue. On peut suivre le cours d’eau jusqu’à un autre point de vue, lui aussi très photogénique.

Ce jardin est une véritable pépite, je ne peux que vous le recommander.
Les visiteurs commencent à arriver alors je prends le parti de faire mes photos puis de me poser sur un banc pour profiter un peu du soleil.

Des toilettes sont disponibles et gratuites, elles sont toujours dans le style du jardin, toujours aussi jolies.
Jusqu’à la sortie, tous les détails sont à observer.

Cet endroit est une véritable œuvre d’art. On trouve un petit café pour ceux qui souhaitent y prendre un thé ou un petit-déjeuner, mais les prix sont assez prohibitifs.
Il est 9h45 lorsque je quitte le Jardin Majorelle et je profite d’être dans le coin pour aller voir le Musée Yves Saint Laurent. Je n’avais pas pris de billet combiné parce que cette visite ne m’intéresse pas trop, et surtout la salle principale est en travaux. La rue Yves Saint Laurent est malgré tout assez sympa à voir, le quartier tout entier est vraiment chouette.

J’ai un peu de temps devant moi ce matin et pour clôturer ma matinée, je décide de rejoindre le quartier de Gueliz, sûrement le plus moderne de la ville.
Il me faudra 20 minutes à pied pour rejoindre la zone, et on peut dire que cela change beaucoup par rapport à la médina. Ici, les voitures ne s’arrêtent jamais de circuler, mais il est plus facile de traverser grâce aux feux de circulation.
Les appartements dans Gueliz sont magnifiques, il y a beaucoup de petites boutiques de part et d’autre, je découvre un autre visage de Marrakech.
Je trouve ça très chouette de sortir un peu du centre, ça permet de voir autre chose et il y a des quartiers beaucoup plus calmes ici.
Je tombe sur le Carré Eden, un centre commercial tout ce qu’il y a de plus classique, mais ça fait toujours plaisir de visiter les malls à l’étranger. Ce dernier est assez petit, sur 3 niveaux seulement, avec un food court au sommet et un Carrefour au sous-sol. On retrouve des boutiques mondialement connues dans le mall, mais aussi des enseignes plus locales.
Vu que j’aime bien visiter les supermarchés quand je voyage, je me rends à Carrefour histoire aussi de prendre de quoi dîner demain soir.
Sur les coups de 11h45, je vais profiter de la présence du food court pour aller déjeuner, au moins ça sera une bonne chose de faite, vu que je ne sais toujours pas à quelle heure je vais devoir me rendre disponible pour l’excursion.
Peu après midi, me revoilà dehors à arpenter Gueliz. J’en ai fini pour cette matinée, il va maintenant être temps de rentrer.

Je parviens à héler un taxi qui accepte de m’amener jusqu’à la place Jemaa El Fna, je lui demanderai de me déposer devant la poste. Rappelez-vous, hier je n’avais pas pu acheter de timbre car c’était fermé. Cette fois c’est bien ouvert !
À l’entrée, une borne est disponible pour retirer un ticket et être appelé en fonction de sa demande. Le vigile ne me laisse pas accéder à la borne et me demande la raison de ma venue. Quand il entend que je veux un timbre, il en profite pour me prendre à part et m’écrire le prix sur un bout de papier, 15 dirhams. Le plus drôle, c’est que c’était réellement quelqu’un de la poste, car il a attrapé les timbres directement au comptoir. Je sais très bien que ce n’est pas le vrai prix alors je lui dis qu’il s’est trompé, et de là, il me répondra qu’il voulait écrire 10 dirhams en réalité. Le vrai prix étant de 9.80 dirhams, je valide l’achat du timbre. Bien entendu, quand je lui présente mon billet de 100 dirhams, il me dit qu’il n’a pas la monnaie. Cela ne fait rien, nous sommes ici dans une banque, bureau de change de bureau de poste. La demoiselle au guichet d’à côté se fera un plaisir de me faire la monnaie.
Le timbre est énorme et dépasse sur l’adresse (enfin, plutôt sur le nom de famille de mes parents), alors j’espère que mon courrier va bien pouvoir arriver à destination. Pour le poster, il suffit de le déposer dans la boîte qui se trouve dehors. Rien de plus simple.
Je parcours à nouveau la place Jemaa El Fna avec ses vendeurs de jus de fruits qui ne vous lâchent pas, et traverse en direction des jolies ruelles qui mènent à mon riad.

En chemin, je vois à nouveau des ânes qui font pâle figure en tirant de grosses cargaisons, ils me font de la peine.
Il est 13h lorsque je reviens au riad après cette bonne matinée de balade. Je recroise le gérant qui me demande si j’ai aimé ma visite. J’en profite pour lui demander de me réserver le transfert jusqu’à l’aéroport samedi matin, enfin plutôt, dans la nuit de vendredi à samedi, car mon vol étant à 7h, le rendez-vous est fixé pour 4h.
Je n’ai toujours pas eu de nouvelles concernant l’heure et le lieu de prise en charge pour mon excursion dans le désert, alors je prends le temps de contacter GetYourGuide via le tchat. Ils parviennent à avoir l’agence au téléphone qui confirme que le guide va me recontacter.
Je prends un peu de temps pour me poser dans ma chambre afin de recharger les batteries et je reçois enfin des nouvelles du guide. Il me donne rendez-vous au lycée Mohammed 5, à 6 minutes d’ici, voilà qui est beaucoup mieux pour moi. Le rendez-vous est fixé à 15h20, ce qui me laisse finalement un peu de temps libre pour me reposer.
Après quelques appels avec ma famille et le déchargement de mes photos de la matinée, il est bientôt l’heure pour moi de repartir.
En partant, le gérant me demande si j’ai pu trouver une solution pour mon excursion. Je lui dis donc que je dois aller au lycée Mohammed 5, il m’indique alors gentiment le chemin. Il ne me faudra que quelques minutes pour rejoindre ce grand axe.

Je retrouve Lahcen, notre chauffeur du jour. Nous ne serons que 3 avec lui aujourd’hui, donc en tout petit comité, c’est tant mieux. Nous prenons la route pour le centre-ville afin d’aller chercher les 2 autres invités.
Traverser le centre n’est pas chose aisée, mais je sympathise avec Lahcen qui semble vraiment super sympa. Je lui parle de mes visites et il me parle de ses incontournables à Marrakech. Il me mentionne le Palais El Badi où est tourné le Marrakech du Rire. Bien évidemment, je suis au courant, je vais m’y rendre demain.
Nous nous arrêtons après la place Jemaa El Fna près de l’hôtel Islane pour récupérer une mère et son fils néerlandais. Nous faisons tous connaissance et Lahcen nous annonce que nous partons maintenant en direction du désert d’Agafay, à 45 minutes de route.
Nous ferons un premier stop dans une coopérative d’huile d’argan, puis nous rejoindrons le camp situé dans le désert, où une promenade en chameau sera possible.
Nous pourrons profiter des lieux, et c’est aussi là-bas que nous prendrons notre dîner avant d’assister à un spectacle berbère.

Les paysages en chemin sont magnifiques, les plus hautes montagnes du Maroc font leur apparition avec l’Atlas, où la neige est toujours présente.
Agafay n’est pas un désert de sable fin, mais c’est plus un désert poussiéreux et caillouteux, rien à voir avec ce qu’on peut voir au Sahara, par exemple.
Une construction monumentale indique qu’un hôtel 5* est en construction ici et notre guide nous explique que c’est un projet de Jamel Debbouze.
Nous faisons notre stop dans une coopérative d’huile d’argan sur le chemin, il est alors 16h15. C’est clairement un arrêt commercial, mais c’est vendu comme étant informatif. De toute façon, on n’est jamais obligés d’acheter quoi que ce soit.

Nous sommes tout d’abord accueillis avec un thé à la menthe, du pain ainsi que diverses sauces pour un petit goûter improvisé au soleil.
Nous sommes rejoints par un couple, et il s’avère qu’ils sont aussi néerlandais. Ce qui est dommage, c’est que les échanges que j’avais avec la mère et le fils se stopperont net, car ils échangeront dans leur langue natale avec ce couple. Je ne trouve pas ça très cool.
Une demoiselle se présente ensuite à nous et nous demande de l’accompagner auprès d’une dame en train de travailler le produit brut.

On voit ainsi l’argan dans sa forme la plus basique, et nous voyons comment on passe de la graine (en forme de noisette) à la découpe, puis une fois chauffée, en huile et en baume. Le produit est ensuite travaillé avec différents arômes ou différentes huiles essentielles en fonction de son besoin. Certains produits sont comestibles, d’autres sont utilisés pour des soins, on peut tout faire avec de l’huile d’argan.
Une fois les explications terminées, direction le banc d’essai. On nous fait essayer toutes les senteurs et les différents produits pour toutes les utilisations possibles et inimaginables.
Bien évidemment, après tout cela, on peut passer à la caisse, sauf que les produits sont hors de prix. Comptez 100 dirhams pour 100 ml d’huile d’argan toute simple. Ce n’est vraiment pas une aubaine !
Personne n’a rien acheté alors il est l’heure de reprendre la route. Le stop était malgré tout sympathique car on a passé un bon moment et on a appris des choses, il faut juste faire abstraction du but de notre passage ici et en profiter pour prendre ce qu’on veut comme informations.

Alors que nous continuons de rouler dans les paysages enchanteurs, nous arrivons finalement devant le camp.

Certains groupes sont partis plus tôt car ils avaient une sortie en quad de prévue, et il y a aussi un grand groupe en train de faire une promenade sur des chameaux. Nous concernant, les Néerlandais veulent le faire, mais ce n’est pas mon cas. Alors qu’ils se font coiffer par Lahcen pour ressembler à de vrais aventuriers du désert, j’en profite pour faire quelques photos avec les animaux. Ils n’ont pas l’air enchantés d’être attachés ici.

Alors que je faisais une vidéo, je verrai les dents d’une des bestioles très proches de moi. Quelle frayeur ! Allons-nous en !
Lahcen m’indique que je suis libre de parcourir le site et de monter tout au sommet des escaliers situés sur une petite montagne, car cela permet d’avoir un très beau panorama. Il ne faut pas m’en dire plus, me voilà partie à l’assaut des escaliers colorés du camp.

La vue est effectivement très chouette, le désert est visible à 360° avec, bien entendu, les grandes montagnes de l’Atlas en fond.

Le guide me rejoint et me demande si je souhaite des photos. Il prend son rôle avec sérieux et me fera de belles photos là-haut, près d’une porte qui s’ouvre sur le désert. Il s’agit d’un photo stop prévu à cet effet, mais le résultat est au rendez-vous.

Nous discutons un instant en attendant que les deux aventuriers du désert nous rejoignent. Ils ont profité de leur balade de 20 minutes en chameau. Lahcen leur fait quelques photos et nous abandonne ensuite un moment, nous avons un temps libre jusqu’à 18h30.

Nous profitons du sommet de la montagne, encore inoccupée, alors que d’autres groupes sont en train de faire du quad ou du chameau. Nous avons vraiment été privilégiées sur ce coup là, car nous avons vraiment pu profiter des installations sans personne.
Alors que le soleil se couche, le ciel prend de belles lueurs orangées. Au loin, un chameau est isolé du reste du groupe, c’est un beau panorama.

Le camp est équipé de toilettes et d’une multitude de tables. Il y en a vraiment partout, je ne sais pas combien de personnes le camp peut accueillir, mais beaucoup de groupes peuvent venir ici de manière simultanée.
Lahcen nous fait signe, nous occuperons une petite table pour 5 personnes, avec les deux groupes de Néerlandais. Si nous ne les avons pas vus dans notre van jusqu’à présent, c’est parce qu’ils ont en fait leur propre véhicule, ce qui explique cela !
Nous profitons des lueurs du coucher de soleil avant de regagner notre petite table. Ailleurs, les plus grandes tables sont toutes occupées, le camp est complet, mais vu que notre groupe est très restreint, cela ne sera vraiment pas gênant.

À 18H30, comme prévu, le dîner est servi. Les quantités sont suffisantes et nous aurons autant de tagine que nous voulons. Une petite soupe, un tagine et un gâteau en dessert, nous voilà avec les estomacs bien remplis. Durant tout le dîner, un fond musical se fait entendre au fur et à mesure que le soleil disparaît à l’horizon.
La musique raisonne de plus en plus fort, nous allons donc rejoindre les musiciens sur la place un peu plus bas. Il fait à présent nuit noire, quelques guirlandes s’illuminent sur le site tandis que deux grands feux sont allumés. Dès que le soleil est couché, la température descend beaucoup et il ne fait vraiment pas chaud, je suis bien contente d’être emmitouflée dans ma doudoune.
Tous les groupes rejoignent les tentes où se produisent les artistes berbères. Je découvre des instruments que je n’avais jamais vus auparavant. L’ambiance est super, tout le monde danse et les musiciens ont à cœur de faire participer tout le monde. J’aurai même le privilège de taper sur un tambourin pour le plus grand bonheur du musicien.

Lors de la dernière chanson, Lahcen nous fait signe de le suivre. Le spectacle avec le feu va commencer et il veut que nous puissions être aux premières loges.
Tout le monde se regroupe en cercle autour d’un jeune homme qui commence à jongler avec divers objets enflammés, c’est vraiment un sacré show !
Pour le bouquet final, Lahcen revient nous chercher et nous demande de le suivre, car la suite va se passer un peu plus bas dans le désert, pour des raisons de sécurité.

Le show est magnifique à voir, on en prend plein les yeux. Tout le monde a le souffle coupé lorsque le jeune homme surgit un peu plus bas dans le désert, en faisant tournoyer des étincelles.

Cette fois, c’est bel et bien la fin, il est 20H30, il est l’heure de reprendre le chemin vers Marrakech.
Le trajet est plus agité qu’à l’aller, car il y a beaucoup de monde, et il vaut mieux fermer les yeux pour ceux qui ont peur sur la route, parce que la conduite est vraiment flippante.
Nous laissons nos amis Néerlandais près de la place Jamaa El Fna et, me concernant, Lahcen traverse la ville pour me déposer au plus près.
Durant le chemin, nous discutons un peu, Lahcen me demande ce que j’ai prévu de visiter demain et me conseille de rajouter les tombeaux saadiens, qui sont situés non loin des palais que je comptais déjà aller voir demain.
Il est 21H15 lorsque je suis déposée devant le lycée Mohammed 5. Je salue Lahcen et le remercie pour cette belle soirée, il a été un guide parfait.
Je regagne mon riad à travers les ruelles sombres de la médina. Certes, c’est dans le noir, mais je ne me sens pas en danger pour autant.
Au moment où je passe la porte, le gérant s’empresse de savoir comment s’est passée ma soirée. C’est un tour très connu à Marrakech, alors il sait exactement ce que j’ai vu sur place.
Je monte dans ma chambre où je me pose devant Pekin Express avec 15 minutes de retard. Après cette journée bien animée et cette soirée tranquile, il est l’heure pour moi de me coucher.
Demain sera déjà ma dernière journée à Marrakech. Ça passe très vite !

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