Voyage en Islande [02.11.18 : Eyjafjallajökull, Lava Center, Selfoss & Aurores Boréales]
Ce matin, on se permet de dormir un petit peu plus en mettant notre réveil à 8H30. La journée d’aujourd’hui va être relativement tranquille, elle consistera surtout à rallier Selfoss ce soir.
Nous profitons du petit-déjeuner de notre hôtel et nous nous mettons en route. Nous n’allons pas très loin dans un premier temps, nous rejoignons juste l’église de Vik, car ce point de vue nous avait été conseillé par notre hôtel précédent.
L’église est située en hauteur, sur le sommet d’une montagne, c’est assez drôle, on la voit depuis toute la ville. Arrivés devant, on constate qu’elle est vraiment minuscule ! On voit effectivement les différents rochers qui dépassent de la mer, depuis ici, mais ils sont tellement loin que la vue n’en vaut pas vraiment le coup. En revanche, l’église est plutôt sympathique même si le tour est rapidement fait.
Nous ne nous éternisons pas et partons maintenant en direction de Selfoss. Nous remontons ainsi la route 1 vers l’Ouest, dans le sens opposé à il y a quelques jours.
Je voulais m’arrêter pour voir un autre glacier, car celui d’hier fut une très bonne surprise. J’avais repéré Solheimajokull, un très gros glacier d’où partent certaines randonnées. Loin de moi l’envie de m’aventurer dans de la randonnée (surtout sur un glacier !), mais si les tours viennent là c’est que la vue doit être sympa, non ?
Google Maps ne sait pas nous y amener alors je vais improviser. Après quelques recherches sur internet, les gens conseillent de prendre la route 221, c’est ce que nous allons faire. Sur Google Maps nous sommes supposés longer un lac mais en réalité il n’y a pas d’eau du tout à côté de nous. Tout doit être à sec en ce moment.
Nous arrivons à un parking d’où partent les randonneurs ainsi que quelques marcheurs libres comme nous. Nous voyons beaucoup de bus débouler avec 50 personnes à leur bord, équipés des pieds à la tête pour la marche sur le glacier.
Nous montons un peu le long du chemin, là où tout est accessible mais le glacier est beaucoup moins intéressant que celui d’hier. Il n’y a quasiment pas d’iceberg, l’eau est assez basse, le reste est très sec, noirâtre. Les montagnes environnantes sont plus vertes que blanches ce qui ajoute un petit côté tristounet. Nous ne restons pas longtemps avant de repartir sur la route principale, toujours en direction de l’Ouest.
Nous voulons tenter de nous rendre jusqu’à la piscine cachée de Seljavallalaug, par contre je sais que je n’aurai pas le courage de m’y baigner, je suis très frileuse et je n’envisage déjà pas d’enlever mes gants alors tous mes vêtements… !
Nous prenons un chemin de terre pour nous rendre au cœur de Eyjafjallajökull, au même endroit où nous nous étions arrêtés la dernière fois. Seulement là, nous poursuivons un peu notre chemin. J’avais lu qu’il fallait ensuite marcher 20 minutes sur un petit chemin de cailloux pour arriver à la piscine secrète. Il était indiqué que ça serait un chemin facile, alors nous partons tranquillement. Au bout de quelques mètres je me rend compte que finalement, ce n’est pas le cas du tout. Le chemin est caillouteux, il faut regarder où on marche, et on se mouille parfois un peu les pieds. A un moment, il faut traverser un petit pont de bois, mais ce dernier est complètement cassé. Devant nous, certains arrivent à le franchir, d’autres passent sur les cailloux tant bien que mal en prenant de l’élan pour traverser. Je préfère renoncer, même si nous avons déjà fait presque la moitié du parcours. Nous envoyons le drone vérifier, il y a encore effectivement un long chemin, nous pouvons voir la piscine sur les images, il n’y a personne qui s’y baigne, malgré le nombre de marcheurs rencontrés en chemin.
Nous faisons quelques photos des cascades du volcan qui se trouvent être toutes gelées, avant de rebrousser chemin vers la voiture.
Il est déjà midi, notre prochain arrêt nous conduira au Lava Center, situé dans la ville de Hvolsvöllur.
Après quelques kilomètres, nous arrivons sur le parking du Lava Center sur les coups de 12H30. Nous profitons de notre arrêt pour manger un bout dans la voiture avant de sortir pour faire la visite du musée. Si nous n’avions pas eu de pique nique, un restaurant est accolé au Lava Center. Ce musée, situé dans la ville de Hvolsvöllur, retrace l’histoire des plus grands volcans d’Islande, leurs éruptions au fil des années et est apparemment très interactif.
Nous payons 23€ par personne pour l’accès au musée + le cinéma. Nous commençons par le cinéma, avec un film de 12 minutes. Ce petit film sans parole retrace les grosses éruptions des volcans d’Islande dont le célèbre Eyjafjallajökull, situé à à peine 12km de là. Les images sont magnifiques, nous revoyons beaucoup de sites que nous avons visité avec de majestueuses vues aériennes. Les volcans crachent leurs flammes, la lave s’écoulent sur les champs, les animaux sont noirs de cendre, les journalistes portent des masques à cause des retombés de tephra dans l’air. Ces vidéos sont à couper le souffle et nous rappelle que l’Islande est régulièrement frappée par ces éruptions.
Nous commençons ensuite la visite du musée, les salles se succèdent avec toujours plus de détails et beaucoup de tableaux interactifs, de jeux de lumières, de simulations de vibrations, de sons… C’est effectivement un musée très sympa, bien que très court, il est très interactif et permet une totale immersion.
Dans une autre salle, des coulées de laves sont simulées à l’aide d’un vidéo projecteur sur un espace caillouteux. C’est très ressemblant.
Nous achevons la visite par un petit tour à la boutique où nous nous faisons plaisir en achetant un bout de lave de Eyjafjallajökull. Oui c’est gadget et oui le plus petit morceau coûte tout de même 10€ mais c’est un super souvenir à ramener n’est ce pas ?
En sortant du Lava Center, il n’est que 14H15. Nous allons arriver beaucoup trop tôt à notre hébergement pour ce soir dans une petite ferme perdue entre Selfoss et Hella. Sur le chemin, nous en profitons pour faire le plein une fois de plus. La cascade Urriðafoss se situe juste sur la route de la ferme, entre Hella et Selfoss, nous y découvrons une rivière majestueuse, avec un débit d’eau impressionnant. Un peu plus loin se trouve la cascade. Nous sortons pour prendre quelques photos mais il y a un vent à glacer le sang. Nous ne nous attardons pas et reprenons le chemin jusqu’à la ferme.
Malgré qu’il soit trop tôt, nous tentons quand même d’aller voir à la ferme, s’il est possible de faire le check-in plus tôt ou non.
Malheureusement, l’accueil semble fermé, et les horaires sont indiqués à plusieurs reprises. Nous décidons d’aller nous poser à Selfoss en attendant. Trouver un café dans une ville islandaise n’est pas chose facile, on dirait un peu que ce concept n’existe pas ici. C’est finalement dans une boulangerie que nous pourrons commander un café et un chocolat chaud pour nous poser quelques instants.
Nous essayons de planifier notre soirée car nous voulons vraiment partir chasser les aurores boréales ce soir. Depuis notre arrivée, nous n’avons vu qu’une toute petite aurore non visible à l’œil nu et le temps passe, nous sommes proche de la fin. Nous savons de source sûre qu’il y en a eu une hier soir visible en Islande avec pourtant un indice de 2, mais à Vik nous n’avons rien vu… On a vraiment pas de chance… nous voulons donc essayer de provoquer notre propre chance en bougeant un peu ce soir, même si l’indice est toujours à 2. Nous repérons un grand lac au-dessus de Reykjavik, à une heure de Selfoss. Nous serons déjà un peu plus au nord et surtout, tout sera dégagé.
A 16H15, nous quittons le café pour rejoindre notre hébergement pour ce soir. En chemin, nous voyons un enclos avec quelques chevaux, il n’est pas possible de s’en approcher car il y a une clôture et un fossé mais ils ont l’air tellement mignons avec leur grande crinière !
Quelques kilomètres après, nous arrivons devant la maison principale, le chien des propriétaires aboie pour signifier notre présence. La gardienne des lieux ouvre la porte et se présente. Elle nous remet les clés de notre studio et nous indique comment le rejoindre. Il est situé dans un grand batiment construit sur leur terrain de ferme. Elle ajoute que nous pouvons aller voir les chèvres si nous le souhaitons. Vu que nous ne restons qu’une seule nuit et que le soleil commence se coucher, elle nous y accompagne immédiatement. A travers les barbelés, je caresse une toute petite chèvre curieuse qui a l’air de vouloir venir voir ce qu’il se passe. Elle est toute mignonne ! Les chèvres d’ici ne doivent pas trop craindre le froid, elles sont équipées de grands poils !
Nous rejoignons ensuite notre studio, tout est très cosy et adapté aux touristes. On est loin du « farmstay » mais bel est bien dans un concept d’hôtellerie. Nous avons un petit studio avec cuisine, micro onde, frigo, petite table… tout y est.
Nous nous reposons dans la chambre une petite heure avant de reprendre la voiture pour rejoindre Selfoss à nouveau. Pour manger, nous n’avons pas trop le choix, Selfoss à l’Ouest ou Hella à l’Est. Nous mangeons dans un petit bistro bondé de monde avant de partir à la chasse aux aurores.
Notre plan ce soir : Rouler jusqu’au dessus de Reykjavik. Nous choisissons un point près du lac Hvalfjörður, car ce lieu nous semble assez dégagé sur les plans et facile d’accès.
Au bout de 1H30 de route, et après avoir effectué pleins de tests à divers endroits avec mon appareil photos, nous arrivons enfin à destination. Pour l’instant, rien à signalé, le ciel reste noir.
Au détour d’une route, nous croisons beaucoup de bus d’excursions, sûrement des chasseurs d’aurores. On préfère s’avancer pour s’enfoncer un peu vers le lac mais d’autres bus, nous empêchent de nous arrêter car ils occupent toute l’aire de repos. Nous nous déplaçons donc un peu plus loin autour du lac.
Nous nous posons dans un arrêt sécurisé au bord de la route et soudain, nous voyons une lueur blanche plein nord. Je fais le test avec mon appareil photo tout en restant dans la voiture et le verdict est sans appel, ça ressort vert très très clair. BINGO ! L’aurore est toute claire et tout petite comme il y a deux jours. A l’œil nu on ne la voit pas mais nous guettons sur nos téléphones l’indice KP qui est en train d’augmenter de façon flagrante. Nous décidons d’attendre un peu ici, même s’il commence à faire froid dans la voiture une fois le moteur éteint.
Finalement les bus aperçus tout à l’heure viennent se placer juste avant notre aire. Depuis là, nous voyons les touristes abuser de flash pour essayer de capturer les prémisses de cette aurore naissante. Quant à moi, je sors rapidement de la voiture pour monter mon trépied.
L’aurore semble se décaler et s’éclaircir de plus en plus. Même sans appareil photo cette fois, pas de doute, il s’agit bien d’une aurore boréale. Nous décidons de reprendre la route pour aller nous caler un peu plus loin, sur une vue un peu plus dégagée et plus tranquille.
Nous nous arrêtons à quelques mètres de là sur une toute petite aire de repos. Je pose mon trépied et commence à shooter le magnifique spectacle qui commence. En moins de deux minutes, les deux bus arrivent à notre hauteur et s’arrêtent juste derrière nous. Super…… Une cinquantaine de personnes descendent et nous nous retrouvons rapidement encerclés. Moi qui voulais être tranquille…
J’ai les mains gelées, mais les photos sont extras, l’aurore est maintenant très bien visible à l’œil nu même s’il faut toujours faire une pose assez longue sur mon appareil pour bien capter toutes les nuances de vert. On aura même un peu de rouge en bas à un moment. Les formes dansent, se décalent à droite, à gauche, difficile à suivre. On voit les drapés se déplacer, on voit que ça bouge, ça illumine le ciel d’une couleur verdâtre quand soudain, des nuages font leur apparition.
On reste presque 1H à la regarder, le point négatif c’est le monde qui se presse autour de nous, avec téléphone portable à la main, photo avec flash, qui ne font pas attention à mon trépied, qui passe devant… et le guide qui crie dès que quelque chose bouge, les gens qui sifflent, applaudissent… bref tout ce que je déteste. Oui je suis sauvage, je n’aime pas voyager en groupe, nous nous sommes débrouillés tout seul pour chasser les aurores ce soir et il faut quand même qu’on se tape 2 bus sur le même arrêt que nous… j’ai un peu les boules, surtout que les gens ne savent pas se tenir !
Cette fois c’est la fin, l’aurore diminue en intensité et ne redevient visible qu’à travers mon objectif. On remballe rapidement car il caille sévère !
Sur le chemin du retour, en nous retournant, nous revoyons des lumières visibles alors nous décidons de faire demi tour pour trouver à nouveau un endroit où nous arrêter. Finalement cela s’avère compliqué et puis c’est vraiment la fin du spectacle, nous repartons définitivement en sens inverse. Nous ne croiserons aucune voiture sur le chemin du retour mais par contre, le ciel est rempli d’aurores autour de nous. Nous nous arrêtons sans arrêt pour faire des poses longues afin de vérifier et effectivement, il y en a partout aux quatre coins du parc national de Thingvellir, que nous devons traverser.
Nous rentrons à 3H du matin et nous couchons très rapidement, avec de très belles images dans la tête et dans la carte mémoire.