Voyage en Finlande en solo [28.11.24 : Chien de traineau en Norvège et dernière chasse aux aurores ]
Après une courte nuit le réveil est difficile. Il sonne à 8H30, ce qui me laisse le temps de me réveiller en douceur et de me préparer. Le rendez-vous est fixé à 9H15 aujourd’hui devant la firehut, afin d’aller faire du chien de traineau à Tana, en Norvège.
En regardant par la fenêtre de ma cuisine je vois qu’à 9H10 Andrew est déjà là avec son minibus. Je rejoins les quelques personnes déjà présentes, et nous prenons place à bord pour une nouvelle excursion.
Nous démarrons et au bout de quelques mètres je vois un message de notre amie australienne qui prévient qu’elle aura un peu de retard car son téléphone était à la mauvaise heure. En effet, après nos multiples allers et retours en Norvège il est facile de s’y perdre. Aucun problème, Andrew fait demi-tour afin de récupérer notre retardataire.
Nous prenons tous ensemble le chemin de la Norvège en traversant le désormais très célèbre Sami Bridge.
La route jusqu’à Tana nous permet de voir les mille et une couleurs du ciel. Le lever de soleil que nous avons face à nous est absolument somptueux. Andrew nous propose de nous arrêter en bord de route pour que nous puissions profiter de ce beau spectacle.
Un peu plus loin, nous faisons un nouvel arrêt et vu que nous sommes en avance pour rejoindre Tana, nous prenons le temps d’une courte balade jusqu’à la rivière en contre-bas.
Andrew s’amuse à faire l’équilibriste sur les rochers alors que nous tentons tant bien que mal de ne pas nous enfoncer trop profondément dans la neige fraiche. La luminosité est absolument magnifique, le ciel orange se reflète sur la rivière, nous en prenons plein les yeux.
Après cette jolie petite pause, il est l’heure de reprendre la route en direction de Tana.
Il est 11H lorsque nous arrivons à Tana (mais seulement 10H en heure Norvégienne). Nous faisons connaissance avec le gérant des lieux qui nous accueille pour la matinée. Les traineaux sont déjà prêts dans la cour, et les chiens aboient sans cesse, essayant d’attirer notre attention. On nous demande de ne pas aller les caresser avant la balade mais c’est difficile d’y résister quand ils nous sautent dessus.
Le musher nous demande d’où nous venons et tente de mémoriser le tout. Il nous montre quelques rudiments pour manœuvrer le traineau et nous indique que les 5 duos vont pouvoir se débrouiller eux-mêmes avec leur traineau, et pour les 3 âmes solitaires qui n’ont pas de binômes, nous pouvons compter sur les mushers professionnels. Pour ma part, je demande comme toujours de ne pas conduire car avec mon dos c’est une activité compliquée.
Je vais avoir l’honneur d’être sur le tout premier traineau et mon musher sera le gérant, quel privilège. On m’invite à prendre place sur une peau de renne, et on me remet une couverture en laine pour me couvrir. Avec le vent et la vitesse, on a vite froid en restant assis sur le traineau.
C’est parti, les chiens n’attendaient que ça pour s’élancer, ils ont enfin arrêté d’aboyer et courent à toute vitesse sur une piste déjà préparée à l’avance à travers la poudreuse.
Une dame sur un motoneige nous suit pour s’assurer de la sécurité de tout le monde et en profite pour faire quelques vidéos de nous pour Instagram. Pour une fois, c’est l’arroseur arrosé haha.
Le ciel alterne entre fond orangé et nuages rosés, c’est absolument magnifique.
Les chiens s’en donnent à cœur joie et galopent dans la neige. Ils ne manquent pas une opportunité lors de chaque arrêt pour se rouler dedans et avaler un peu de poudreuse pour s’hydrater.
Nous varions les paysages, tantôt grands espaces blancs, tantôt dans la forêt. Le parcours est assez plat, je n’aurai eu besoin de me lever qu’une seule fois pour pouvoir franchir une montée un peu difficile mais sinon l’itinéraire a vraiment été préparé avec soin.
Nous faisons un petit arrêt photo alors que le ciel est absolument sublime. C’est aussi l’occasion de caresser nos chiens qui ne demandent qu’à repartir.
Durant le trajet, mon musher me raconte qu’avec le changement climatique, la neige arrive de plus en plus tard, j’ai facilement pu le constater cette année. Il me questionne sur mes différentes expériences de dogsledding dans les autres endroits que j’ai visités et on discute un moment des chiens. J’ai eu du mal à retenir tous leur prénoms mais les deux frères à l’arrière sont parmi les plus performants, ils s’entrainent pour les grandes compétitions.
De retour à notre point de départ après 2H de balade, il est l’heure d’offrir quelques caresses à nos amis du jour. Ils sont très avides de câlins et adorent nous sauter dessus, pour mon plus grand plaisir.
Vu que nous sommes tous frigorifiés, on se dépêche de tous se rejoindre autour d’un bon feu de camp qui a été allumé juste pour nous. Nous reprenons nos peaux de rennes et venons nous assoir avec une tasse de jus de baie chaud. Le musher répond à nos questions tout en nous servant des cookies. Il participe aux plus grandes courses avec certains de ses chiens, faisant parfois des parcours de 100km, rien que ça.
Nous reprenons le chemin du retour sur les coups de 13H heure de Norvège (14H pour nous). Le paysage est tellement beau avec ce coucher de soleil sans fin qu’Andrew ne résiste pas à l’envie de nous arrêter en bord de route pour profiter une dernière fois du spectacle.
Nous retraversons le Sami Bridge pour retrouver la Finlande en prenant bien garde cette fois de remettre nos téléphones sur le bon réseau.
Il est un peu plus de 15H lorsque nous rejoignons le site. Andrew s’occupe de nous faire payer les excursions que nous n’avions pas réservées auparavant et c’est l’heure de rejoindre nos chalets pour notre dernière soirée. Le rendez-vous pour ce soir est donné à 19H30.
Pour passer mon après-midi au chaud, je vais me chercher quelques buches car j’avais pratiquement tout utilisé hier.
Il est l’heure de déjeuner en retard ou de dîner en avance, ça dépend comment vous voyez les choses.
Si hier je n’ai pas eu de problème pour démarrer mon feu avec les conseils de mon père, cette fois je n’y arrive vraiment pas. Peut-être que le bois était trop humide, je suis novice sur le sujet.
C’est ma dernière soirée ici, je quitte les lieux demain matin, il me faut donc commencer à rassembler un peu mes affaires.
L’heure du rendez-vous est finalement repoussée 20H car il n’y a aucune activité dans le ciel pour le moment. Les Américains du groupe sont partis au restaurant pour fêter Thanksgiving, cela leur permettra d’avoir un peu plus de temps aussi.
Je rejoins la firehut où se trouve Katie, l’australienne, et nous papotons un peu. Nous partons toutes les deux demain matin, c’est donc notre dernière soirée ici. Certains ont choisi de cumuler le séjour de 4 nuits avec le séjour de 3 nuits, ce qui permet de rester une semaine dans cet endroit magique. Sur le coup, je regrette un peu d’être restée si peu.
Andrew nous rejoint peu après, de même que le reste du groupe. Il prend quelques informations auprès de Tony, le chasseur propriétaire des lieux qui nous confirme que ce soir va être compliqué. Les nuages ont envahi toute la zone et d’après ce que je vois sur les webcams, c’est le cas sur toute la Laponie.
Malgré tout, personne ne baisse les bras, et ça, ça fait plaisir à voir. Nous allons finalement prendre la route vers le nord et revenir vers Nuorgam, et si nécessaire nous pousserons plus loin.
En chemin, les prévisions sont de plus en plus pessimistes mais cela n’entache pas le bon esprit du groupe.
Nous nous arrêtons peu avant Nuorgam sur un petit parking au bord de la route. Une faible activité est visible au milieu de la route, et malgré les lumières environnantes nous restons un bon moment ici pour l’observer avant que les nuages n’arrivent.
Il ne se passe rien de fou mais je me dis quand même que cela me permet de cocher ma 6ième nuit sur 6. Quel succès cette année !
Après quelques photos, nous débriefons avec Andrew. Nous allons tenter de regagner la colline où nous étions hier soir afin de voir si les conditions sont mieux, car les nuages viennent du sud.
Nous prenons donc le même chemin qu’hier soir et grimpons la colline. Le vent parait encore plus fort qu’hier mais il n’a pas l’air de chasser les nuages puisque nous n’apercevons aucune étoile en chemin.
Une fois arrivés, Andrew jette un œil et nous dit que tout est blanc partout, rien ne peut percer cette couche nuageuse qui est déjà arrivée jusqu’ici. Nous sommes déjà dans l’ovale mais avec très peu d’activité, impossible de savoir si quelque chose de plus brillant que tout à l’heure aurait été visible sans ces nuages. Toutes les webcams de Laponie sont également inexploitables alors cette soirée restera un mystère. On peut tout de même dire qu’on aura vu quelque chose malgré tout, ce n’est sûrement pas le cas de tout le monde ce soir.
Andrew est prêt à un dernier essai en poussant jusqu’à Varangerbotn car d’après Windy ça sera notre dernière chance pour tenter de revoir quelque chose ce soir. Le plein d’essence est nécessaire et ça nous prendra un certain temps car la machine à carte bleue ne marche pas. Ça nous fera bien rire de voir Andrew sortir sans gant et sautiller partout en se soufflant dans les mains.
Nous rejoignons la petite ville de Varanger où nous étions mardi pour le « Arctic Tour » mais la situation est tout aussi pire que précédemment. Décidément ce soir, nous n’aurons pas réussi à sortir de ces nuages.
Alors qu’il est près de minuit, nous retraversons la ville de Tana où nous étions quelques heures plus tôt.
Tout le monde est un peu endormi dans le van mais Andrew joue de son humour et nous amène voir les décorations de Noël dans cette jolie petite ville. Après un peu de motivation nous sommes quelques-uns à sortir dans le froid et le vent pour profiter des illuminations.
On en profite pour poser avec Andrew, il a grandement participé à ce que cette semaine soit une réussite avec sa bonne humeur et son humour légendaire.
Alors que nous faisons les andouilles par -14°C, il est l’heure de reprendre le chemin du retour car nous avons encore de la route à faire pour rentrer à Utsjoki.
Il est près de 1H lorsque nous sommes déposés devant nos cottages. Ce soir, il n’y aura rien de plus, ce n’est pas la peine de rester éveillés. Andrew nous donne rendez-vous demain matin à 9H pour le pick-up afin de nous amener à l’aéroport d’Ivalo.
En rentrant je prends le temps de terminer de ranger un peu mes bagages, ça sera autant de choses à ne pas faire demain matin.
Je programme le réveil pour 8H, ça me laissera le temps de tout terminer de ranger.
On peut dire que je n’aurai pas besoin de berceuse ce soir, je suis exténuée. C’est ma dernière nuit à Utsjoki et ma dernière en Laponie. Le voyage touche bientôt à sa fin.