Voyage en Finlande en solo [24.11.24 : Ice Fishing, rennes et aurores boréales]

Le réveil à 9H est un peu difficile mais je sais qu’une belle journée m’attend, j’aurai le temps de dormir plus tard. Aujourd’hui je vais faire de la pêche sur glace, une activité que je n’ai jamais faite. C’est Samu qui m’a recommandé son ami Atte de chez Galddoaivi Safaris et j’ai pu m’inscrire très vite pour faire cette activité avec lui.

Alors que je me prépare, un message de Samu m’indique que vu les prévisions météos plutôt bonnes pour ce soir, il me propose de débuter la chasse à 19H. Je lui confirme que tout est bon pour moi, il me souhaite alors une bonne pêche avec son ami Atte et me demande même de le saluer de sa part. Inari est une petite ville !
Dehors le décor est superbe, le soleil ne va pas tarder à se lever, et le ciel étant parfaitement dégagé aujourd’hui, les couleurs vont être sublimes.
A 9H40 précises, je me rends devant l’entrée du Holiday Village et Atte arrivera quelques secondes après.

La route jusqu’à chez lui est assez rapide, il nous faudra moins de 5 minutes, au milieu des bois remplis de neige, pour rejoindre le point de ralliement situé juste à l’entrée du lac d’Inari.

Atte m’explique que beaucoup d’oiseaux vivent dans les environs, il me donne quelques noisettes et m’indique de tendre la main pour voir si quelques uns d’entre eux vont venir picorer. S’ils sont nombreux dans les arbres, aucun n’aura le courage de venir jusqu’à moi.

Nous sommes rapidement rejoints par un groupe de 4 espagnols venus par leur propre moyen. Nous serons 7 pour cette sortie, il ne manque que deux personnes qu’Atte tente de contacter.
Il s’assure que tout le monde a des chaussures waterproofs qui montent assez haut car sur le lac, nous risquons d’avoir les pieds dans l’eau. A cette période de l’année il y a largement assez de glace pour aller sur le lac en toute sécurité, en revanche nous ne pourrons pas y aller en motoneige, on va donc utiliser l’engin et le traineau pour aller jusqu’à l’entrée du lac, puis poursuivre à pied.
Les deux hommes qui manquent à l’appel ont du mal à trouver le bon emplacement et sont légèrement en retard. C’est finalement à 10H20 qu’ils nous rejoignent.

En discutant avec les Espagnols je me rends compte qu’ils sont dans la même situation que moi, ils voulaient aller voir des rennes mais n’ont pas eu le temps de réserver. Atte a une solution pour nous. Les réservations ne sont pas encore ouvertes pour la ferme de rennes qu’il connait mais il nous propose d’appeler la propriétaire pour voir si c’est possible d’y aller cet après-midi. Les rennes sont peu nombreux et pas habitués à l’homme, il sera probablement impossible de les approcher de trop près ou de les nourrir à la main. Il nous propose alors de faire moitié prix par rapport à d’habitude, le tarif est donc fixé à 62.5€. Nous acceptons tous, il va donc rapidement passer un coup de fil et nous confirme que nous allons pouvoir y aller cet après-midi. Chouette !

La luminosité devant chez Atte est magnifique, en face de nous, le lever de soleil rend le ciel tout orange, et derrière nous, c’est tout rose. J’aime tellement cette période de l’année ici en Laponie.

Nous débutons à présent notre excursion et pour cela nous prenons place à bord du traineau menant sur le lac à deux pas de là.

Nous sommes ensuite invités à descendre afin de poursuivre à pied sur quelques mètres.
Dès l’entrée sur le lac, nous pouvons constater que si la glace est en effet assez solide, il y a une couche de neige mouillée sur le dessus, d’où de l’eau ressort. Ça nous pousse à faire attention où on marche si on ne veut pas s’enfoncer trop profondément dans de l’eau glacée.

On nous remet un collier permettant de briser la glace si on se retrouve à tomber dedans, ce qui ne me rassure pas. Mais Atte en plaisante, c’est plus pour une question de sécurité qu’autre chose, ce n’est en réalité jamais arrivé, et encore heureux.

Notre guide Atte nous explique comment pêcher et nous tend à chacun une petite canne à pêche avec un hameçon au bout. Vu que je suis un boulet il ne me faudra que quelques secondes pour coincer mon hameçon dans mon gant, tant que ce n’est pas dans mon doigt, ça va. On me viendra rapidement à l’aide en me rassurant, ça arrive apparemment très souvent.

Atte a déjà fait quelques trous dans le lac avant que nous arrivions, nous nous dispatchons donc chacun devant un trou et glissons la ligne jusqu’au fond. Ce n’est pas évident car la glace se reforme très rapidement. Pour attirer les poissons il faut délicatement soulever la ligne, et faire quelques petites remontées soudaines.
Nous poursuivons notre avancée sur le lac et sommes invités à passer de trou en trou pour espérer attraper un poisson. Pour ma part, à part des algues je n’aurai pas beaucoup de visite au bout de mon hameçon.

Rester là sans trop bouger ce n’est pas évident, rajoutez à cela des pieds mouillés, c’est encore pire ! Le paysage autour de nous est par contre complètement dingue. Le soleil est en feu, rendant les lieux absolument magiques.

Alors que je commence un peu à désespérer de ne rien attraper, nous apercevons deux rennes en train de se balader tranquillement au loin, traversant le lac Inari. La scène est magique, je ne pourrai jamais oublier ce beau moment au milieu du silence.

Je commence vraiment à sentir le froid sur mes pieds et l’eau glacée qui pénètre dans mes chaussures et un calvaire à ignorer.
Du côté de la pêche, je n’ai pas beaucoup de chance mais je constate que mes comparses non plus n’arrivent pas à attraper quoi que ce soit.

Les explications de Atte sont pourtant vraiment intéressantes et il semble assez courant de pouvoir attraper des poissons ici mais aujourd’hui cela n’a pas l’air d’être le bon jour.
J’ai vraiment mal aux pieds, je baigne dans de l’eau gelé depuis 1H30. Atte voit que je commence à saturer (à la fois de la pêche et de piétiner ici), il me propose de me ramener à l’intérieur pour que je réchauffe mes pieds pendant les 20 minutes qu’il reste. J’accepte sans trop réfléchir.
Je constate que mes deux paires de chaussettes sont trempées, de même que mon pantalon et mon legging thermique. C’est donc pour ça que j’avais si froid !
Le reste du groupe revient peu de temps après, toujours bredouille. Nous avons malgré tout passé un bon moment dans un décor magique sur le lac Inari et j’ai découvert une nouvelle activité.

Vu que j’ai besoin de me changer je demande à Atte s’il veut bien me raccompagner au Holiday Village et de revenir me chercher pour aller à la ferme de rennes, il comprend et accepte sans problème. En chemin il me demande même si j’ai besoin de passer par le K-market pour acheter de quoi déjeuner. Il me demande même quel est mon chalet pour me déposer au plus près, c’est vraiment adorable.
Armée de mon sèche-cheveux je fais le maximum pour essayer de sécher au moins mes chaussures avant de repartir, mais en vain. Je mange rapidement et prépare mes affaires pour partir voir les rennes cet après-midi.

A 13H25 comme prévu, Atte vient me chercher devant mon chalet et me ramène devant chez lui, où le groupe d’espagnols nous rejoint peu de temps après. Je remarque un écureuil qui joue les acrobates sur le toit, je suis assez surprise d’en voir un ici, je n’en avais jamais vu dans le coin auparavant.

Nous faisons tous ensemble un court chemin en van pour rejoindre une ferme située à Sarviniementie où les rennes nous attendent.
A notre arrivée, Tina la propriétaire des lieux nous accueille. Elle dispose de plusieurs enclos avec des rennes qui, dès la semaine prochaine seront visibles des touristes. Pour l’instant elle nous explique qu’ils n’ont jamais approché d’autres humains qu’elle et son mari, ils sont donc très craintifs. Elle va également devoir séparer le chef de la bande, car il empêche les autres de venir manger.
Elle porte avec elle un grand sachet de mousse qu’elle nous distribue puis nous explique que nous allons en déposer un peu pour les attirer et s’ils n’ont pas peur on pourra les voir s’approcher pour venir manger.

Les rennes sont très timides, on peut voir qu’ils ne sont pas habitués à voir des humains. Malgré tout ils approchent en sentant la mousse. Il ne faut pas faire trop de bruit, et limiter nos mouvements car un rien peut les effrayer.

Le plus gros des rennes, avec ses énormes bois, joue vraiment un rôle de petit chef, c’est lui qui a l’air de commander.  Il y a aussi une femelle qui est très probablement enceinte d’après Tina. Elle a déjà eu un bébé en Mai que nous pouvons apercevoir vagabonder. Le quatrième renne est beaucoup plus peureux, c’est une femelle blanche, elle se distingue beaucoup des trois autres, par la couleur de sa robe mais aussi parce qu’elle n’a pas de bois. Elle tente plusieurs fois de venir nous voir mais dès que le gros mâle bouge une patte, elle s’enfuit en courant.

Un de mes comparses espagnols arrivera tout de même à donner à manger à la femelle enceinte durant quelques minutes.
Tina nous raconte pas mal d’anecdotes sur ses rennes et sur leur régime alimentaire. Ils ont une grosse boule de sel à disposition pour pouvoir avoir tous les nutriments nécessaires.

On est loin des fermes de rennes que j’ai eu l’occasion de voir à Tromsø où les rennes sont « dressés » et viennent directement vers les touristes pour être nourris. Tina nous parle avec passion de ses rennes, c’est un peu comme ses animaux de compagnie !
On restera une bonne heure dans l’enclos avec eux avant de leur dire au revoir.

Il est 14H45, c’est l’heure de prendre le chemin du retour jusqu’à chez Atte. Je paye mes deux activités d’aujourd’hui par carte, puis c’est l’heure de remonter en voiture pour rejoindre le Holiday Village.

A15H15 Atte me dépose devant mon petit chalet, c’est la fin de mes visites du jour. Le soleil est à présent complètement couché. J’ai moins de 4H devant moi pour me reposer un peu, essayer de sécher mes chaussures, manger, me doucher et me préparer à repartir. Quand je vous dis que ce n’est pas de tout repos ces voyages dans l’Arctique, c’est la vérité hein !

A 19H je suis fin prête à partir, Samu me prévient qu’il va arriver, il est en chemin pour récupérer d’autres personnes, il ne va pas tarder.
En effet, comme prévu 5 minutes plus tard le voici devant la réception avec son van tout confort.
Deux anglaises sont déjà à bord, et nous allons récupérer un groupe de 4 sur le parking du K-Market juste à côté. Il s’agit d’un couple du Costa-Rica avec leur fille, ainsi que son fiancé qui est Américain. Enfin une fois c’est très international ce soir.

Contrairement à hier, aujourd’hui le ciel est complètement dégagé, nous n’allons pas rouler des heures pour trouver le bon endroit, il va juste falloir être patient.
Samu voulait débuter la chasse tôt car les conditions risquent de se dégrader vers minuit, autant donc commencer dès que possible. Seulement ce soir, l’activité n’est pas énorme à cette heure-ci mais nous tentons quand même d’aller nous poser près d’un lac à 35 minutes de là, afin de surveiller la situation. On observe énormément d’étoiles et même la voie lactée. Lorsqu’on pointe un appareil photo vers le nord, on aperçoit un glow verdâtre à l’horizon, signe que l’activité est encore assez loin de nous. La voie lactée est par contre elle, très visible, c’est sublime.

Pour que nous puissions patienter au chaud en attendant que l’heure arrive, Samu nous conduit chez un de ses amis à Kaamanen, non loin de là. Il tient le café Giellajohka où on va pouvoir se poser quelques temps en attendant que les choses évoluent dehors.

Nous avons le droit à une boisson de notre choix offerte par Samu et c’est donc tous ensemble que nous débutons cette soirée à discuter autour d’une table. Les chats des propriétaires sont très sympas et demandent plein de caresses, nous ne sommes pas vraiment là pour ça mais ça fait toujours plaisir.

Sur les coups de 21H, Samu nous indique que ça y est, nous entrons dans l’ovale. Je surveillais les vents Bz sur mon appli et j’étais un peu découragée par ces valeurs hautement positives mais ça s’améliore progressivement.

Nous roulons 5 petites minutes pour aller nous stationner à l’arrière du café. Ici, nous avons un accès direct à un petit lac qui fait face au nord, c’est l’endroit idéal pour patienter. Samu lance un feu et alors qu’on s’installe à peine, un début d’activité se fait visible au-dessus du lac. C’est très léger mais ça ressort très coloré sur les photos.

C’est finalement derrière nous, sur le parking à l’est, qu’une plus grosse aurore se décidera à apparaitre. Elle sera très brillante et apparaitra même avec du violet sur mon appareil photo.
Un enclos avec un renne nous fait face et malheureusement toute sa clôture est illuminée. Ce n’est pas cela qui va arrêter Samu qui entreprend d’aller couper la lumière à notre ami le renne afin de nous donner plus de pénombre pour observer cette aurore qui nous trace un arc de l’ouest au nord.

Nous faisons quelques portraits devant cette jolie aurore avant de plier bagages. Nous allons trouver un meilleur endroit où nous poser.
Samu reprend rapidement la route et nous nous arrêtons 10 minutes plus tard au milieu de l’obscurité totale.

C’est ici que nous nous posons et l’aurore ne se fera pas prier, elle se dessinera très rapidement de part et d’autre de la route. Les sapins ne sont pas aussi remplis de neige que la veille mais le décor n’en reste pas moins très joli. Comparé à un peu plus tôt, cette aurore là est plutôt classique, bien verte. Elle devient de plus en plus lumineuse allant même jusqu’à nous offrir de légères ondulations à certains moments.
Nous resterons ici une bonne heure jusqu’à ce qu’elle s’atténue complètement.

Nous reprenons ensuite la route en direction d’Inari, il est 23H30 et si jamais nous pouvons nous arrêter dans un dernier point de vue, on le fera, mais les nuages semblent gagner du terrain.
Après 2 arrêts, Samu nous annonce que comme c’était annoncé, les nuages sont là. Nous allons donc rejoindre nos lits respectifs et mettre fin à cette belle soirée.

En me déposant devant le Holiday Village, Samu me demande mon avis sur ses prestations, en tant qu’habituée. Il faut dire que j’en ai connu des chausseurs aux 4 coins de la Laponie ! Je le rassure tout de suite, ses chasses sont supers. Il n’hésite pas à pousser les kilomètres et ne regarde pas l’heure non plus quand il s’agit de chasser les aurores boréales. Franchement je ne peux que vous recommander de chasser avec Samu. C’est promis, je reviendrai !

Il est un peu plus de minuit lorsque je regagne mon hébergement, c’est 3H plus tôt que la veille, et ça tombe bien j’ai du sommeil en retard. Afin de prolonger mon repos demain matin je prépare un maximum d’affaires ce soir. Il est 1H lorsque je vais me coucher, pour la dernière fois dans mon joli chalet face au lac Inari. Demain je pars vers de nouvelles aventures.

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